Des thèmes de stage en phase avec les activités menées par Rainforest Alliance sur le terrain
Lors de la formation des leaders des organisations de la société civile (Osc) et des coopératives aux techniques de collecte des données, de réalisation des cartes participatives et des cartes des unités agricoles selon les exigences 5.8.2 du standard de Rainforest Alliance en agriculture durable tenue du 15 au 19 juillet dernier à l’hôtel de ville de Bana, trois stagiaires ont pris part comme participants. Christophe Banene est étudiant à la Faculté d’agronomie et des sciences agricoles (Fasa) de l’université de Dschang, option foresterie et en fin de formation des ingénieurs de conception des eaux, forêts et chasse. « Je travaille dans le cadre du projet Cobalam. A ce titre, je regarde beaucoup plus les aspects de gouvernance des paysages des monts Bana-Bangangté-Bangou et des monts Bamboutos. Je regarde également les aspects liés aux impacts. Le projet est rendu à sa quatrième année et d’autres projets y sont greffés, à savoir le projet Women in Cobalam qui s’est achevé en 2023. Il est question pour moi d’apprécier l’impact que ce projet a sur les communautés et sur le paysage », confie-t-il.
Au moment où les paysages des monts Bana-Bangangté-Bangou et des monts Bamboutos sont en pleine dégradation, l’étudiant explique qu’il y a eu des efforts de restauration qui ne sont pas toujours visibles. « En réalité, il est question de voir si le projet Cobalam a apporté des améliorations dans ce sens. Tout ceci vise à ressortir des opportunités, mieux des potentiels économiques qui découlent des actions de gestion durable mises en œuvre dans le cadre du projet Cobalam, afin que les structures de gouvernance (comités de gestion et commissions communales de gestion des paysages, ndlr) puissent capitaliser ces opportunités dans l’élaboration de leurs plans de gestion. Ce sont des outils qui vont leur permettre d’atteindre les objectifs qui leur ont été assignés », soutient Christophe Banene.
Lynares Nguena Dongmo quant à elle est étudiante d’agronomie à la Fasa de l’université de Dschang, option économie et sociologie rurale. Dans le cadre de son stage d’insertion professionnelle, elle a postulé à l’offre de Rainforest Alliance et a été retenue. « J’ai reçu un thème qui porte sur l’analyse socio-économique des modèles de gestion durable promus par l’organisation internationale dans l’exploitation de pomme de terre et de maïs dans les monts Bamboutos. Dans cette thématique, l’objectif général est d’analyser les formations promues par Rainforest Alliance dans les monts Bamboutos, de voir les résultats de ces pratiques dans les exploitations et de déterminer l’effet économique, c’est-à-dire la rentabilité et les revenus et sur le plan social », soutient l’étudiante.
Une autre étudiante, Marcelle Rachel Etonde Dalle, est ingénieur agronome de formation et suit un parcours de master recherche en agro-écologie à la Fasa de Dschang. Je suis chercheure à l’organisation internationale Rainforest Alliance Cameroun. « La thématique qui va m’aider à rédiger mon mémoire porte sur l’évaluation de la performance des biofertilisants et des biopestifuges appliqués à la pomme de terre et au maïs et d’autres systèmes de production dans les monts Bamboutos et dans les monts Bana-Bangangté-Bangou. Au départ c’était uniquement sur la pomme de terre et le maïs. Mais, après les formations, les producteurs ont confié qu’ils ont également appliqué sur le bananier-plantain avec des résultats éprouvés ». Et d’ajouter : « Le travail que je viens effectuer sera de voir les perceptions des producteurs dans les différents GIC qui ont suivi la formation de Rainforest Alliance, de voir leur perception sur les biofertilisants, comment ils l’ont adopté, le niveau d’implication des femmes et des genres. Il y a également l’évaluation des différentes pratiques pour voir s’il y a eu un gain dans le changement des pratiques culturales, contrairement aux engrais chimiques ».
Plus-value du stage en termes de collecte et administration des données
L’atelier de Bana sur les outils de collecte des données et d’analyse des données statistiques et cartographiques a été apprécié à sa juste mesure par les étudiants stagiaires. « Il m’a donné de comprendre que ce sont des outils qui sont très importants, dans le mesure où nous serons amenés à aller sur le terrain pour collecter nos données. Il ne suffit pas de faire une revue de la littérature pour rédiger un mémoire. Nous allons collecter les données que nous recherchons. Cet atelier vient à point nommé dans l’utilisation du package KoboToolbox qui est très important », défend Christophe Banene.
Pour Lynares Nguena Dongmo, la collecte des données à travers l’application Kobo-Collect a été bénéfique. « Dans ma thématique en particulier, je vais devoir collecter des données. Avant, je n’avais pas connaissance des outils que je pouvais utiliser pour collecter mes données sur le terrain. Mais, grâce à cette formation, je sais comment concevoir un questionnaire sur Kobo-Collect et comment l’administrer aux enquêtés pour avoir l’information et répondre à mon objectif de départ sur le travail qui m’a été attribué par Rainforest Alliance », précise-t-elle. Etonde Dalle elle, compte capitaliser l’outil de collecte de données Kobotoolbox qui permet d’élaborer des fiches d’enquête. « C’est vrai que j’avais déjà des bases sur l’outil en question en cycle ingénieur. Mais, c’est un peu plus approfondi maintenant. Et cela va nous permettre de mieux élaborer notre plan de travail et notre budgétisation sur le terrain », confie-t-elle. Cela va se faire via des enquêtes et des prises de paramètres : des paramètres agronomiques comme des paramètres de croissance et de rendement. L’étudiante compte ainsi évaluer les paramètres de rendement en fonction de chaque pratique, de chaque producteur et de chaque communauté, pour faire une comparaison qualitative et quantitative.
Une familiarisation au milieu professionnel rendue possible par l’ambiance de travail créé à Rainforest Alliance
Le stage effectué par les étudiants à Rainforest Alliance vise aussi à se familiariser avec le milieu professionnel. « Le cadre qui nous est offert au sein de Rainforest Alliance est très approprié : un cadre dans lequel on retrouve une équipe très dynamique et professionnel qui nous apprend beaucoup de choses », se réjouit Christophe Banene. « Rainforest Alliance est un cadre de travail adéquat. Depuis que j’y suis, je me sens à l’aise. Nous nous rendons compte que nous sommes dans une structure sérieuse qui travaille sur la base des résultats et vous devez donner du vôtre pour que les objectifs soient atteints. Nous avons été édifiés sur les cinq valeurs de Rainforest Alliance que sont la confiance, le partage, l’impact entre autres. Ces cinq valeurs sont matérialisées sur le terrain. Nous faisons confiance aux uns et aux autres pour pouvoir atteindre nos objectifs. Il ne faut pas perdre de vue que tout cela doit contribuer à un seul objectif : réaliser la vision de Rainforest Alliance qui est de faire en sorte que les humains et les écosystèmes cohabitent en harmonie », confie également Lynares Nguena Dongmo. Dans le même sillage, Marcelle Rachel Etonde Dalle ne cesse de tarir d’éloges vis-à-vis de l’ambiance de travail. « Rainforest Alliance est un milieu d’épanouissement professionnel, surtout pour mon background. C’est une structure qui met en avant l’agro-écologie et défend les droits des femmes. Ils sont professionnels. Il n’y a pas de pression hiérarchique, ni de rabaissement », ajoute-t-elle.
Dans un cadre purement académique, le stage permet de produire un mémoire qui sera soutenu publiquement à la fin du stage. « Il est aussi question de nous familiariser avec la rédaction scientifique. Au-delà d’être ingénieur, nous sommes à la base de la recherche scientifique. Il s’agit donc de parcourir le maximum de documents possibles pour avoir une large connaissance qui sort des cours dispensés dans les amphithéâtres. J’ai déjà eu à participer à plusieurs ateliers grâce à Rainforest Alliance. Ils portaient sur les aspects de gouvernance qui étaient très riches. Ma participation a augmenté mes capacités en matière de gouvernance », renseigne Christophe Banene.