Dans le cadre d’un atelier régional de vulgarisation de l’enrichissement des projets de rapports et documents de travail provisoires portant sur les stratégies commerciales et industrielles communes de soutien à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en Afrique centrale organisé du 22 au 26 mai à Douala (Cameroun), le bureau sous-régional Afrique centrale a dressé un diagnostic peu reluisant. Les économies de l’Afrique centrale présentent une structure des exportations fortement concentrée et largement dominée par les produits de base en général, le pétrole brut en particulier.
Plus de 60 ans après les indépendances, les exportations de matières premières restent leur seul lien avec l’économie mondiale. La structure de leurs exportations demeure largement dominée à plus de 91% par les produits de base au détriment des produits manufacturés qui représentent moins de 9% des exportations. De l’autre côté, le secteur manufacturier est encore « embryonnaire » à en croire la CEA et peine à se développer, à cause de l’absence d’une vision portée par les industries manufacturières et des politiques industrielles clairement définies. A ce titre, le secteur industriel des onze pays de la sous-région reste dominé par les industries extractives et le secteur agricole, avec une forte présence des firmes multinationales. Par ailleurs, l’on relève une entière dépendance des pays de l’Afrique centrale vis-à-vis des importations des produits manufacturés. Toute chose qui pousse le Dr. Adama Ekberg Coulibaly, chef de la section des initiatives sous-régionales au bureau de la CEA pour l’Afrique centrale, à parler d’un décrochage industriel, notamment des PME industrielles qui sont à plus de 80% en activité dans le secteur informel.
Le financement, un serpent de mer
Malgré toutes les initiatives d’industrialisation prises par les pays de l’Afrique centrale, il se pose un problème de financements, notamment la mobilisation des contreparties nationales pour pouvoir compléter ce qui est mobilisé auprès des partenaires techniques et financiers traditionnels ou inhabituels. La plupart des Etats mise davantage sur les sources de financement extérieures que leurs ressources propres, notamment l’aide publique au développement. La deuxième problématique, relève le Dr. Adama Coulibaly, a trait aux capacités à concevoir, à planifier, à mettre en œuvre et à évaluer ce qui a été fait et en tirer des leçons en termes d’appropriation des résultats de tout ce cycle de planification axé sur les résultats. « Au lieu d’avoir une planification axée sur les résultats de façon globale en termes de développement, nous voulons beaucoup plus insister sur la question de planification industrielle qui doit être réorientée et axée sur le degré de mise en œuvre de l’approche chaîne de valeurs », indique l’économiste.